Ernaginum


                         Détail de la Table de Peutinger (XIIIe siècle) -  vi. Ernagina. -   vi. pour vicus (agglomération) 
 

             Copie d'une carte de l'empire romain à la fin du IVe siècle après JC.
             Peut-être elle-même inspirée d'une carte romaine établie quelques années avant JC. 
 

Ernaginum, Ernagina, Ernagena, Ernagino, Ernagini, Ernagin, Arnaginem, Arnagine,Bergine, Berginé, Ερναγινον. Que de noms pour une ville disparue !

Ernaginum : nœud routier le plus important de la Gaule romaine. En effet c’était là où la Via Domitia (allant vers l'Espagne) rencontrait la Via Agrippa (venant d’Arles et rejoignant Lyon) et la Via Aurelia (venant de Rome par le littoral).

Au pied d'Ernaginum confluaient deux bras de la Durance, l'un venant de Châteaurenard, via Maillane et Laurade, l'autre venant d'Orgon, via Saint-Rémy. De là, ce cours d'eau, appelé depuis le XIIIe siècle la Duransole, se dirigeait vers Arles, d'où les étangs Désuviates le faisaient communiquer avec le canal de Marius et la mer, près de Fos.

Ernaginum était une cité importante dont l'économie dépendait principalement de ces trois grandes routes et de la traversée du Rhône et des marais de la Durance assurée en ce point par des nautes. La ville s'étendait sur 2 km en bordure de la colline.

Cette cité aurait été plus importante que Glanum et aurait compté pas moins de cinq nécropoles.

Ernaginum servit de camp avancé à l’empereur Marius pour assurer la protection d’Arles contre les attaques des Cimbres aux environs de l’an 100 avant JC. Appelée alors Bergine, elle fût peut-être la capitale d'une peuplade gauloise appartenant à la fédération salyenne, les Nearchi. Ce peuple de bergers et d'agriculteurs qui vivaient dans les Alpilles et sur une partie de la Crau au VIe siècle avant JC était néanmoins en relation commerciale avec les navigateurs méditerranéens. (puniques, étrusques et grecs).

En 480, Ernaginum fut détruite pierre par pierre par les Wisisgoths. Reconstruite, elle fut à nouveau rasée par les Sarrasins d'Espagne au IXe siècle.

Le déclin

Sans doute lassés par les destructions successives, les habitants qui avaient pris l'habitude de se réfugier à Lansac et surtout à Tarusco (Tarascon), moins exposés aux attaques des barbares, finirent par déserter Ernaginum. La disparition de la Duransole supprimant l'accès à la mer a surement eu aussi une influence. L'exploitation des carrières a également détruit un grand nombre de maisons.

On n'a peu d'informations sur le destin de la ville après le IXe siècle. Elle devait quand même exister pour que trois siècle plus tard une petite église fut bâtie. Certains pensent qu'elle a été construite à la place de deux édifices religieux successifs.

La pauvreté des archives a favorisé toutes sortes d'explications.







Sur cette carte, on constate l'importance capitale de la position d'Ernaginum avec le croisement des via Agrippa, Aurelia, Domitia et des anciens bras de la Durance qui  confluaient dans la cité pour former la Duransole, parrallèle au Rhône actuel jusqu'a Arelate (Arles).  Notes. En entrant en Gaule, la via Aurelia avait plusieurs extensions. Les quatre via Agrippa partaient de Lyon. Celle-çi rejoignait Arles.